• Touche pas à mon orthographe

    Il y aura certainement beaucoup qui seront d'accord avec ce  titre.

     

    Mais lisez d'abord tout, svp.:

     

    Voici ce que les experts savaient déjà au XIIIe siècle, par exemple

    J.-F. Féraud, Dictionaire critique: Préface de   1787

     

    "L'Ortographe et la Prononciation sont deux soeurs de la même mère, et ce devrait être deux soeurs jumelles: elles auraient dû naître en même temps et avoir la plus parfaite ressemblance possible. Les sons, exprimés par la Prononciation, sont les images des idées; et les caractères, tracés par l'Ortographe, sont les images des sons. Il devrait donc y avoir entr'eux une exacte correspondance. Il est vrai que ce sont des signes arbitraires et des images de convention; mais, dès qu'ils ont été adoptés par l'usage, il est raisonable qu'ils gardent entr'eux les mêmes raports. Que si l'on cherche laquelle des deux soeurs doit être soumise à l'aûtre, il paraîtra évident que ce doit être l'Ortographe, dont la Prononciation est la soeur ainée; puisque les Langues ont été parlées avant que d'être écrites; que la Prononciation tient immédiatement aux idées et que l'Ortographe n'y tient que médiatement et par l'entremise de la prononciation. Celle-ci changeant, l'aûtre doit changer avec elle. Si elle se livre à la légèreté et à l'inconstance, ou si se piquant par caprice ou par paresse d'une constance déplacée, elle continûe à employer les mêmes caractères pour exprimer des sons, qui ont changé, la confusion succède à l'ordre, l'usage se contredit lui-même; et le défaut de correspondance fait naître sans cesse des doutes, des contradictions et multiplie les dificultés.

     Pourquoi encôre tant de consones inutiles et qui ne se prononcent point; et qu'y a-t-il de plus embarrassant" 

     

    Est-ce que tout le monde est encore d'accord?

     

               I.  La situation actuelle

       Et l'orthographe française d'aujourd'hui? Oh, elle est sacrée ! Elle est devenue comme un vrai tabou. Pour beaucoup, elle est comme gravée dans le marbre, éternellement immuable. Même des tentatives timides de l'améliorer sont aperçues comme un sacrilège par une grande partie des Français. Par exemple, la réforme de 1990, rétrogradée au rang de « propositions  pas obligatoires», n'est toujours pas généralement acceptée, voire appliquée presque trente ans plus tard. (Ainsi, mon correcteur automatique m'indique toujours une faute quand j'écris 'maitrise' sans circonflexe ou 'ambigüité' avec le tréma sur le 'u', ce qui serait absolument correcte si on suivait cette réforme!)

     

       L'Orthographe, "la soeur jumelle, soumise à la prononciation"??? Difficile à croire aujourd'hui. Prenons le mot "eau". Trois lettres pour un seul son. "Une exacte correspondance" ??? Trois lettres, E, A, U, pas un seul qui a quelque chose à  voir avec le son [o].

    Donc, il faudrait toucher à l'orthographe, car entre elle et la prononciation, un fossé énorme s'est creusé, surtout au cours des derniers deux siècles. Ce fossé est à l'origine de la plupart des difficultés, de cette sur-complication avec ses sources de fautes nombreuses.
      

    Voici des exemples récents trouvés sur internet:

     Tablette 10,1

     Avis

     **cette tablette … elle s'est cassé

     **de très belle photos

     **on peux appuyer

     **Mes enfants n'ont rien installer dessus

     **Tablette cassé au déballage

     **impossible de noté se produit

     **Contente de l’article acheter,

     **sauf pour les photo qui son très médiocre

     **l 'application ça saute reviens en arrière et c'est bizarre

     **Peut pas faire ce que long souhaite

     **J'ai achetez l'article, tres content, quelque Bug a corrigé

     **Ne vaut pas le coup a moins qu'on vous l'ai donnée..

     **tablette trop fragile à mon goût à peine tomber de même passer 20 cm la tablette à fissure l’écran intérieur . on m'accuse de l'avoir cassé

     **suis a la quatriéme tablette Polaroid en quelque année premier écran cassée

     **Acheter le mois dernier pour offrir

     **J ai acheté pour mais enfant

     **pas tres réactif domage

     **mauvese

     **j'ai acheter cette tablette mais je suis pas satesfait quart elle marche pas bien elle big tout le tempt

     **Tablette visuré à l'ouverture du carton

     **J ai acheter cet article pour ma fille … regarder une video c est compliquée. … C est un cadeau qu elle vien d avoir aujourd hui

     **J ai acheter la tablette sur internet je l ai récupérer en magasin la boîte était abîmé ce n es pas professionnel du tout

     **la batterie ne tiens pas 85 minutes d'autonomie

     **ma fille la pris sur un coin et le verre de la tablette et failler après 15jour

     **les applications parfois ce ferme seul

     **.je le conseil.

     **J'ai acheté cette article

     **facile a utilise

     **J ai acheter cette cette tablette en octobre il es deja en panne au bout de 2 utilisation

     

    Pour tous ceux qui n'y croient toujours pas à cette catastrophe orthographique j'ai encore quelques exemples:

     

    orange : Vers la fin des véhicules à carburants fossiles en France "d'ici 2040" (19.05.19):

     


    est combien va nous couter ces véhicule?

     

    ils ont vraiment supposer que nous sommes trop bête

     

    je vous posent une question,

     

    à condition que cela soit pour tous le monde

     

    merci pour ce moment d'hummour!

     

    des véhicules qui produisent l'électricité ne font pas le marché et sont toujours plus cher

     

    ça feras des années que je conduirais plus.

     

    on ne sait jamais avec les technique de clonage il vont vous rajeunir de 50ans

     

    j'ai vu un reportage sur des camions électrique en Allemagne

     

    ont voudraient des choses avant de les connaitre, ridicule .... allez y vers les véhicules électrique

     

    et il parait que le trafic aérien et maritime va doublé d'ici 2030

     

    entre le rechargement de la batterie les pause obligatoire etc...

     



     


    Pourquoi tant de 'fautes'???

     

    En vérité, notre orthographe est bizarrement alambiquée.   

       Généralement, on admet qu'elle est difficile. Mais l'idée de la simplifier est tout de suite rejetée, voire combattue avec acharnement. Car pour ces gens qui s'opposent à une modification, ses difficultés, souvent grotesques, représentent le soi-disant 'charme' ou la supposée 'beauté de la langue' dont beaucoup de Français sont tellement fiers! Victimes d'un matraquage continuel dès leur plus jeune âge, ressemblant à un vrai lavage de cerveau, ces Français opposent une levée de boucliers contre des propositions de simplification. Car pour eux, modifier l'orthographe égale 'tirer la langue vers le bas' ou donner 'une couche de laideur' à 'notre belle langue française'. Nous nous trouvons là face à une vaine fierté qui fait preuve de beaucoup d'ignorance et de très peu de bon sens. L'illusion d'une beauté imaginaire les rend aveugles pour la réalité d'une vraie catastrophe, d'une injustice et d'une grande souffrance causées par l'orthographe actuelle.

      

    Surtout, ils ne comprennent pas que l'orthographe n'est pas la langue.

     Ces gens réagissent comme Donald Trump quand il confond météo et climat. Car en modifiant l'orthographe, on ne touche absolument pas à 'la langue', ni à sa beauté. En quoi changerait le sens de cette phrase (vocabulaire, grammaire, syntaxe, prononciation) si on la transcrivait à l'aide d'un autre code, en Braille ou en sténo, par exemple, deux façons différentes de transcrire la langue ?? En rien ! Elle reste toujours la même phrase avec les mêmes mots, la même grammaire, la même prononciation, le même sens. Ce serait pareil si on modifiait l'orthographe en la simplifiant pour l'écrire avec un nouveau code phono-centré, clair et sans ambiguïtés:

     

    * An modifian l'ortograf, on ne touch absoluman pa a 'la lang'. (Or.Al ) ([Or.tograf Al.tèrnativ])

     

     Mais : Touche pas à mon orthographe.

     

    Si ! Il faut y toucher ! Pourquoi ?

     On constate une baisse régulière de la maitrise de l'orthographe. Depuis des années, un cinquième des élèves entrant en sixième ne savent ni lire ni écrire correctement. Chaque année plus de 100.000 élèves quittent l'école sans diplôme. Les universités et des entreprises se voient obligées de dispenser des cours d'orthographe à leurs étudiants ou jeunes employés. Les entreprises perdent des dizaines de milliers d'euros chaque année à cause des fautes commises dans les courriels de leurs employés. Selon les indications du Projet Voltaire, les collégiens arrivent à la note 5,22/20, lycéens à 6,9/20) et les étudiants à 8,76/20. Et « globalement, le niveau d'orthographe des Français a chuté de 6 points entre 2010 et 2015. Ils maîtrisaient il y a cinq ans 51% des règles, contre 45% aujourd'hui. ».

     « Le résultat du baromètre Voltaire, publié mardi 5 juin [2018] confirme les conclusions de trois autres études. Près de 50,3% des règles d'orthographe sont maîtrisées par les femmes contre 46,6% pour les hommes. Selon les résultats du baromètre Voltaire, les fans du ballon rond ne maîtrisent que 46,3% des règles d'orthographe contre 50,8% pour ceux qui ne s'y intéressent pas. Selon le baromètre, l'âge rentre également en compte. Les plus de 55 ans maîtrisent 63,5% des règles contre 43,7% pour les moins de 18 ans. Ceux qui ont appris le latin ou le grec ont assimilé 53,8% des règles, 8 points de plus que les autres. Une règle valable également pour les Français bilingues, ceux maîtrisant une langue étrangère réussissent 50,8% des règles, contre seulement 46,3% pour les autres. L'étude révèle également une différence en fonction des régions. Le Grand Est (54,2%) , la Nouvelle-Aquitaine (50,9 %) et les Pays de la Loire (50,7 %) prennent la tête du classement. Au dernier rang, on retrouve la Normandie avec seulement 46.5% des règles maîtrisées. Dernier critère, pour le moins surprenant, les personnes ayant un bon sens de l'orientation sont moins bons en orthographe. Ils maîtrisent 47% des  règles, contre 51,5% pour ceux ayant tendance à se perdre plus souvent. » (Orange avec AFP, publié le mardi 05 juin 2018 )

     

     Cela veut dire qu'en général les Français maitrisent à peine

    la moitié des règles orthographiques de leur langue écrite.

     

    L'image est en train de devenir encore plus sombre !

    Il suffit de lire ce qui s'écrit sur internet (voir les exemples plus haut!!), dans les médias sociaux, les avis ou annonces de toutes sortes pour se rendre compte qu'il y a un problème grave avec l'écriture, un problème qui concerne pratiquement toute la population. Car les concours de Bernard Pivot ont montré que même les meilleurs participants étaient régulièrement contents de ne pas avoir fait plus de dix erreurs. Sont-ils tous trop bêtes ?

    Pourtant, les Français ne sont pas moins intelligents que les autres peuples. Alors, il est où, le problème ? C'est apparemment l'organisation volontairement alambiquée de l'orthographe elle-même. Mais changer quelque chose à cet état calamiteux ?

     

    ''Touche pas à mon orthographe !''.

     

    Si ! Il faut y toucher ! Pourquoi ?

     Être sans arrêt obligé de consulter grammaires et dictionnaires, quand il s'agit d'écrire une lettre, un texte ou un rapport un peu officiel, c'est quelque chose d'absolument inimaginable, tout à fait inconcevable en Finlande.  Parce que leur langue connait une concordance absolue entre l'oral et l'écrit. Étant phonétique, l'orthographe, chez eux, s'apprend au bout de six semaines à l'école. Ainsi, même les moins doués savent écrire leur langue maternelle sans fautes. Il y a un certain nombre d'autres pays (Turquie, Serbie, Espagne et Italie [ces deux derniers avec de rares exceptions orthographiques]) qui sont dans la même situation. Mais absolument pas la France. Tout au contraire ! Ici, même au bout de dix ans (et encore !) d'apprentissage, c'est toujours : bonjour les erreurs, bonjour la peur des fautes, bonjour l'humiliation chez une grande partie de la population quand on en a commis quelques-unes.

     

    Mais : Touche pas à mon orthographe !

     

     Si ! Il faut y toucher !

     

                II. Analyse des problèmes

     

    Si on veut vraiment faire quelque chose contre la mauvaise maitrise de l'écriture et aider tous les gens qui se bagarrent avec plus ou moins de succès pour maitriser à peu près l'orthographe, souvent pendant toute une vie, il faudrait avoir le courage et l'audace :

     **d'abord de reconnaître que

    le principal problème n'a pas sa source chez les gens, mais dans l'orthographe elle-même

     **et puis, de s'attaquer à sa sur-complication aberrante.

     

     Voici les raisons majeures qui expliquent les grandes difficultés pour écrire le français correctement :

     **L'écrit a été éloigné de la vraie langue, l'oral. Résultat: Une scission parfois abyssale !

     **La relation entre les sons et leurs signes est souvent devenue opaque et multi-vectorielle.

     **L'ajout d'une strate grammaticale inutile, totalement artificielle, qui s'utilise exclusivement à l'écrit et qui se matérialise largement en de lettres muettes.

     

    La relation aléatoire entre son et signe représente le premier grand butoir.

     Prenons l'exemple du son « O ».

     Le signe que lui attribue l'alphabet est la lettre 'o'. Chaque élève finlandais qui apprend le français désespère devant la folle multitude de façons différentes pour écrire ce son pour lequel il y a pourtant ce signe clair et sans équivoque qui est la lettre 'o'. Mais à quoi s'amusent donc les Français (bon, c'est une façon de parler) ?

     L'élément liquide, vital, qui se trouve dans les mers, les lacs et les fleuves se prononce « O ». Par contre, les petits Finlandais et tous les autres qui apprennent à écrire le français doivent orthographier trois ou quatre lettres qui n'ont rien à voir avec ce son « O » ou son signe de l'alphabet, 'o': il faut écrire un 'e', puis un 'a', ensuite un 'u' et parfois encore même un 'x' :  « eau(x) ». Ceux pour lesquels cette complication gratuite représente de la beauté doivent vraiment avoir fumé de la moquette ou bu quelques verres de trop.

     Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi des écritures 'au', 'aux', '-aud', '-auds', '-aut', '-auts', 'ô', '-ôts', '-op', '-os', '-ot', '-ots', etc. et j'en passe. Toutes ces écritures différentes transcrivent le son « O ».

     Heureusement qu'il existe aussi des mots comme 'photo', 'loto', 'problème', 'normal', etc. qui sont la preuve qu'on pourrait bien écrire ce son avec la lettre que lui attribue l'alphabet, le 'o' : « l'o est chod », « il fait bo », «ce n'est pas fo », «il fait  tro cho», « ce so a des trous», etc.

     Tout de suite on est attaqué : et qu'est-ce que vous faites de l'étymologie ???

     Réponse : moyen indispensable pour une communication sans entraves, l'écriture n'a pas pour fonction à apprendre l'origine des mots. Il y a d'excellents dictionnaires étymologiques pour ceux qui s'y intéressent.

     

      L'actuelle orthographe offre une inconsistance inquiétante, voire ahurissante :

     Il y a des sons qui s'écrivent par plusieurs signes différents, p.e. le son « K » : 'car', 'qui', 'krach' etc. (plus de dix écritures différentes); le son « É » : 'été', 'j'ai', 'et', 'chez', etc. ; le son « O » : voir plus 'haut' ('plu o'), 'beau', 'faux', 'auto', 'trop', 'chaud', etc., etc., etc. ;

    les sons « B », « D », « F », « G », «L », « M », « N », « P », « R », « S », « T », « X » connaissent tous des écritures  différentes ('b' – 'bb' ; 'd – dd' ; 'f – ff – ph'; 'g – gg' ; 'l – ll' ; 'm – mm' ; 'n – nn' ; 'p -pp' ; 'r – rh – rr' ; 's – sc - ss – ti – z – zz' ; 't – th – tt ; 'x – ci'.

     Et ce n'est pas tout. A côté de ces anomalies, existent des lettres qui transcrivent des sons différents : p.e., la lettre 'c' pour les sons « S » et« K » ('ci' et 'cri') ; la lettre 'g' pour les sons « G » et « ʒ » ('garage') ; la lettre 'x' pour les sons « KS », « S » ('connexion', 'six') et aucune correspondance sonore ('faux') ainsi que pour un signe grammatical inaudible, lui aussi, 'les journaux' (pluriel).

     

    Un des problèmes les plus graves : les lettres muettes, celles qui pullulent dans la deuxième grammaire du français.

     Je m'explique : comme toute langue, le français est régi par une grammaire inhérente. C'est celle-là, la vraie grammaire de la langue française.

     Par exemple, le pluriel des substantifs est indiqué par des déterminants comme 'les', des', 'mes', 'ces', quelques' ou encore des chiffres, etc. Mais (à part quelques exceptions) il appartient aussi à cette grammaire inhérente qu'au pluriel, la forme du substantif ne change pas par rapport à sa forme du singulier : 'une tabl'- deux tabl'. C'est pourquoi beaucoup de gens ne pensent pas à mettre un '-s' final aux noms ou adjectifs. Ce '-s' ne se prononce pas (à quelques exceptions rares), donc, les gens l'oublient, ce qui est tout à fait normal. [Exemple : « … d'autant que la Russie se pose ces dernière année en championne ...» (© AFP )]

     Mais ce qui est intéressant, c'est que les lecteurs comprennent parfaitement bien qu'il s'agit du pluriel quand quelqu'un écrit 'j'ai rangé 'les serviette'. Ils se comprennent également à l'oral, bien sûr, où ce '-s' est inexistant. Ce '-s' du pluriel est une des multiples lettres muettes de la deuxième grammaire qui a été ajoutée artificiellement. Elle est absolument superflue. Tout ce qu'elle apporte, ce sont des problèmes gratuits sous forme de sources d'erreurs à l'écrit.

     

    Trois autres examples :

     Problème  a):

    3 formes qui se prononcent de façon identique : je mange, tu manges ('-s' final superflu), mes frères mangent ('-nt' superflu),

     Solution : toutes ces formes pourraient s'écrire : mange.  Les pronoms personnels suffisent largement pour les différentier, comme à l'oral !

     

    Problème b):

    4 formes qui se prononcent de façon identique : le livre que tu as vu/ les livres que tu as vus/ la pièce que tu a vue/ les pièces que tu as vues.

     Solution : toutes ces formes pourraient s'écrire : vu. Comme à l'oral !

     L'anglais nous montre que ces différenciations terminales des participes passés sont absolument superflues. Elles n'apportent rien pour le sens et ne sont certainement pas 'belles' ! : 'the gentleman you have seen (...)'; the gentlemen you have seen (...)'; 'the lady you have seen (...)' ; 'the ladies you have seen (...) '.

     

    Problème c):

    6 formes qui se prononcent de façon identique : manger/ mangez/ mangé/ mangés/ mangée/ mangées.

      Solution : toutes ces formes pourraient s'écrire : 'mangé'. Comme à l'oral !

     J'entends déjà des cris d'orfraies : 'Mais si avec les verbes de la première classe (finissant en '-er') on écrit de façon identique les formes de l'infinitif, de l'impératif pluriel et des différentes terminaisons du participe passé (voir plus haut), quid de la grammaire et son enseignement ???'

     

    Deux remarques :

     1 : L'obsession française pour la grammaire prend son origine dans l'existence de cette deuxième strate grammaticale qui a été ajoutée artificiellement à l'écrit. Puisqu'elle est absente à l'oral, on peut sans crainte l'abolir à l'écrit. 

    C'est elle qui, en écrivant, nous fait sans arrêt commettre des fautes gratuites.

     

    L'acharnement des Français sur « le problème de la grammaire » à l'écrit est d'autant plus difficile à comprendre que tout le monde se comprend parfaitement bien sans elle quand on parle. Après l'acceptation des simplifications proposées (les abolir), ce sera absolument pareil à l'écrit. Tout ce qu'il faudrait, c'est de ne plus avoir peur de se servir d'une écriture phono-centrée. Ainsi, délivrée de son masque hideux de cette deuxième strate grammaticale néfaste et superflue, la langue écrite retrouverait le beau visage de la vraie grammaire qui occuperait à nouveau sa place d'honneur à l'écrit. Et l'enseignement de grammaire sera beaucoup plus facile, simple et court, en un mot, plus efficace.

     2 : Quant à l'enseignement de la grammaire, une telle harmonisation entre l'oral et l'écrit ne pose aucun problème. Si les apprenants voulaient vraiment savoir si la forme 'mangé' est un infinitif ou un participe, ils peuvent se référer ou à un verbe d'une autre classe  ou au contexte  : 

    1° « je vais mangé » = « je vais écrire » donc: mangé = infinitif; « j'ai mangé » = « j'ai écrit », donc: mangé = participe.

     2° Contexte : l'auxiliaire qui précède « mangé ». Avec une forme du verbe  « aller » : « je vais mangé »: mangé = infinitif; avec une forme du verbe « avoir » ou « être » : « j'ai mangé »: mangé = participe. « Je suis resté »: resté = participe.

     

     Après, il faudrait aussi s'occuper des lettres lexiques muettes ou inadaptées.

     Un des exemples les plus caractéristiques est 'eaux' (voir plus haut). Il y a aussi les innombrables cas comme 'chaud', 'trop', 'puis', 'tant, etc., etc.

     Mais il y a surtout le problème des lettres doubles :

     Quelle est la différence de prononciation par exemple entre le « L » dans 'colonel' et 'collègue' ; et celle entre le « M » dans 'la graminée' et 'la grammaire' ?? Ou entre le « N » dans 'détoner' et 'étonner'??? Ou encore entre le « P » dans 'après' et 'apprendre', entre le « R » dans 'courir' et 'courrier' ???

     Vous avez raison, il n'y en a pas. Pourquoi alors ces différences à l'écrit ? C'est cela 'de la beauté ??'

     Le nombre de ces lettres doubles sans correspondance à l'oral est incroyablement grand . Comme nous avons déjà vu plus haut, des différences qui n'existent pas à l'oral embrouillent gratuitement les gens quand ils apprennent à écrire.

     La solution toute simple consisterait à n'écrire que des consonnes simples : 'le colègue', 'la gramaire', 'étoner', et encore 'aprendre'.

     Les Espagnols et les Portugais le font : 'colega', 'gramática', 'aprender', dans les deux langues. Est-ce que cela tire leurs langues vers le bas ?? Est-ce que c'est laid ?? Est-ce que ça trahit l'histoire de la langue ?? Bien sûr que non. Ce n'est que du bon sens !

     

     Résumons :

     Les plus gros problèmes auxquels il faut s'attaquer :

     *(grammaire) : les accords muets (conjugaison; déclinaison [pluriel, genre])

     *(lexique) : simplifier l'écriture des voyelles, puis clarifier la relation son-signe et abolir les consonnes doubles.

     De cette façon on éliminera déjà un énorme nombre d'erreurs!

     

    III. Réformer l'orthographe pour la remettre en harmonie avec la langue est facile :

     

    Réformer l'orthographe sera tout à fait facile et garantirait un apprentissage beaucoup moins difficile et plus rapide de l'écriture comme de la lecture. Cela permettrait une maitrise de l'orthographe chez pratiquement tout le monde, du jamais vu en France depuis des siècles.

     

    Ce qui changera :

     

    **On n'écrit que ce qui se prononce (plus de lettres muettes).

    **On attribue un seul signe à chaque son ou plage de sons (p.e. [o] fermé (« po ») et [ɔ] ouvert (« port ») → lettre 'o' pour les deux)

    **On abolit l'accent circonflexe et la lettre 'q'.

     

    Ce qui ne changera pas :

     ** On garde l'alphabet latin,

    ** On garde les principales règles de la ponctuation.

     

     1) Plus de lettres muettes :

     'chaud', 'joug,' 'trop', 'sous', 'debout', 'doux', 'chez', etc., etc. deviennent :

    *cho,       *jou,    *tro,,    *sou,   *debou,   *dou,   *ché

     

     'habiter', 'heure', 'hiver', 'honneur', 'houblon', 'hublot' , etc., etc. deviennent :

    *abité',     *'eur',   *'ivèr',    *oneur,     *oublon,    *ublo

     

     'abbé', 'accordéon', 'additif', 'affamé', 'aggloméré', 'allégro', 'gamme', 'bannir',

    *abé,    *akordéon,   *aditif,    *afamé,   *agloméré,   *alégro,   *gam(e),   *banir,

    'oppresseur', 'torride, 'lisse', 'mettre', etc., etc. deviennent :

     *oprèseur,     *torid(e), *lis(e), *mètr(e) ;

     

    'j'écris', 'tu écris', 'il/elle écrit' deviennent :

     *j'ékri,    *tu ékri,    il/èl : ékri,

     

    'les livres que tu as lus' ; les pommes que vous avez mangées deviennent :

         *lé livr ke tu a lu ;                *lé pom ke vou-z avé manjé

       

       2) Les signes pour les sons :

     

    Les voyelles orales et écrites:

     Le son [A] :

     Les deux variantes du son « A » (voir : 'patte' et pâte) représentent une plage de sons. La limite entre elles est devenue de plus en plus poreuse.

     

    On écrit les deux : 'a' : *pat, *bal, *batir, *batr(e)

     

    Les sons [É] et [È] sont également deux variantes d'une même voyelle. Bien qu'on remarque chez elles une certaine tendance à l'instabilité, il faut les distinguer à l'écrit pour éviter trop de confusions.

     

    Le [É]  s'écrit 'é' :  *été, *ché, *j'é (j'ai), *é (et)

     

    Le [È]  s'écrit 'è' : *mèr, *tèr, *palè, *chèr, *lèton, *è (est)

     

    La troisième variante (atone)

     le [e] : s'écrit 'e' :  *retour, *semène, *pelé, *chemin,

     

     Le son [EU] : existe en deux variantes, une ouverte comme dans 'peur' et une fermée comme dans 'fameux'. Dû à l'instabilité de ce son, on peut transcrire les deux variantes par un seul signe,

      'eu' : *euvr(e), *seur, *eureu, *euy (œil)

     

     Le son [I]  s'écrit : 'i' : *il(e), *dir, *irité, *pist(e), *piramid

     La semi-voyelle s'écrit 'y' : *fiy (fille),*travay, *fyèf, *pèyé

     

     Le son [U] s'écrit 'u' : *umid(e), *puré, *fulminé, *truan

     La semi-voyelle aussi :   *uit, *fuir, *nui, *pui

     

     Le son [O] connait deux variantes : [O] fermé et [ɔ] ouvert. Elles forment une plage de son à laquelle on peut sans problème attribuer une seule lettre : 'o' :

    *bo, *robo, *loto, *born(e), rom,

     

     Le son [OU] s'écrit 'ou' : *outré, *ibou, *sou, *tour

      La semi-voyelle aussi : *oui, *trouy, *loua, *vouayèl, *troua

     

     Les nasales

     La nasale [ɑ̃] s'écrit : 'an' : *ban, *jan, *mandyan, *anduré

     La nasale [ɛ̃] s'écrit : 'in' : *vin, *tinbr(e), *chyin, *rin , *min, *plin,

     La nasale [ɔ̃]s'écrit :'on' : *bon, *ron, *lon *pijon

     La nasale [œ̃] s'écrit : 'un' : *brun, *parfun, *unbl(e)

     


     

     

      Les consonnes :

     

    b

    bon, abé,

    d

    don, idé

    f

    four, ofr(e)

    ɡ

    gri, agraf

    k

    kran, akt

    l

    lir, salir

    m

    mur, gom(e)

    n

    natur(e), soné

    p

    port(e), apa

    s

    sal, chas

    t

    trou, bot(e)

    v

    valv(e)

    z

    zona, vaz(e)

    ch

    charbon, vach(e)

    j

    jalou, raj(e), jiraf

    y

    yaour, cheniy,

    travayé

     

     3. Remarques :

     ** Ainsi, chaque son ou plage de son se transcrit par un seul signe, son signe unique.

     Cela représente une incroyable clarification et simplification.

     ** Pour les semi-voyelles :

    La semi-voyelle de type *oui aurait pu s'écrire **wi, (proposition de l'alphabet phonique).

     Cela aurait eu l'avantage d'un seul signe par rapport au 'ou'. Mais utilisé seulement pour les quelques mots d'anglais, le 'w' ne fait pas du tout français. Il y a un seul exemple où le signe 'ou' pourrait, en théorie, créer une légère confusion :

     « Il loua la loua. ». Le contexte aidant, cela n'est pas assez convainquant pour choisir le signe 'w'.

     ** Pour les nasales :

     Ici il y a la seule exception à la règle de ne pas écrire de lettres muettes. Puisque 'an', 'in' 'on', 'un' transcrivent des nasales, il fallait trouver une solution pour écrire des mots comme « banane », « ancienne », « personne », etc. **Banan, **ansyèn ou **person amèneraient automatiquement à une mauvaise prononciation. C'est pour cela que dans ces cas, on ajoute la lettre 'e' qui enlève la nasalité et renforce la règle : 'an', 'in', 'on' 'un' entre voyelles ne sont pas des nasales : *banane, *ansyène, *pèrsone.

     Les sons nasales écrits 'in' ('intéressant') et 'un' (chacun) se sont de plus en plus rapprochés à l'oral. Une partie des Français les prononcent de façon identique ('un' étant devenu 'in'). Mais puisque le 'un' existe toujours et représente la forme masculine de l'article indéfinie dont la forme féminine est 'une', on garde la forme 'écrite 'un' ([œ̃]).

     **Pour les consonnes : 

    le son « K »:

    Actuellement, ce son s'écrit en plus de dix façons différentes, p.e. 'c', cc', 'ch', cq', 'k', 'kh', 'kk', 'qu', etc. Suivant la tendance actuelle d'utiliser la lettre 'k', surtout dans des sms, mais aussi à cause du fait de trouver dans le monde politique des noms propres très connus comme Kouchner, El Komri, Sarkozy, Merkel, des prénoms comme Kevin ou Kristine cette lettre 'k' est de plus en plus acceptée et la candidate favorite pour transcrire le son du même nom : le« K ».

     La disparition de la lettre 'q' en est la conséquence.

     Et la lettre 'c' n'apparait qu'ensemble avec la lettre 'h' pour former un seul signe, le 'ch' pour le son comme dans *chanbr, *kaché ou *krèch.

     Le son « S »:

     C'est celui-ci qui pose un petit problème. Ses deux variantes, le « S » sonore comme dans 'rose' et le « S » sourd comme dans 'classe', forment une plage de sons qu'on aurait pu écrire, les deux, par la lettre 's' comme le fait partiellement l'orthographe traditionnelle ('sable' – 'chose'). Cela aurait signifié l'abolition de la lettre 'z' dont l'importance spéciale réside dans le fait d'être la dernière de l'alphabet. Comment faire alors pour écrire des mots comme 'zapper', 'zéro' ou 'zoo', etc. ? Puisque le système phonétique français veut que le 's' initial est principalement sourd, il fallait absolument un autre signe pour les exceptions comme 'zeste', 'zénith' ou 'zone' etc. : la lettre 'z'. Guidé par le principe clair et simple, un son – un signe, on utilisera la lettre 's' pour la variante sourde : ('salon' → 'salon' ; 'chaussée' → *chosé ; 'nation' → 'nasyon') et la lettre 'z' pour la variante sonore : 'zénith' → *zénit ; 'basané' → 'bazané' ; 'dose' → 'doz'.

     

     IV. Les avantages énormes d'une écriture réformée ainsi, alternative et phono-centrée :

     Est-ce que l'aspect d'un code réformé sera différent ? Oui, bien sûr. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il sera moins beau. L'appréciation esthétique est basée sur l'habitude et celle-ci change continuellement (voir exemples plus bas).

     Avec un esprit ouvert et en prenant un peu de recul, on reconnaitra vite les multiples avantages d'une orthographe réformée en profondeur :

     Pour les apprenants :

     ***Puisque la relation entre son et signe est claire et sans ambigüités, puisque un immense nombre de lettres muettes aura disparu, l'apprentissage se fera beaucoup plus rapidement, à peu près en six semaines à l'école au lieu de dix ans et plus aujourd'hui ,

     ***pour la première fois dans l'histoire française cette orthographe réformée rendra accessible la maitrise de l'écriture de leur langue maternelle à tout le monde, même aux moins doués,

     ***fini le tri social par l'orthographe à l'école et dans la société, finies les discriminations, humiliations à cause de l'orthographe, fini la peur constante de faire des fautes.

     Pour les enseignants :

     Un immense gain de temps qu'ils pourront utiliser pour enseigner les autres problèmes de la langue : élargissement et utilisation correcte du vocabulaire, enseignement de la vraie grammaire (la deuxième, artificielle, étant abolie), syntaxe, bonne formulation de pensées, bonne structuration de textes, compréhension, etc.

     Pour l'économie :

     Les entreprises ne perdront plus des dizaines de milliers d'euros par an à cause des fautes commises aujourd'hui dans les courriels de leurs employés. Elles n'auront plus à payer et perdre du temps pour organiser des cours d'orthographe pour leurs employés.

     Pour l'environnement :

     A cause des milliers et milliers de lettres superflues éliminées, tout texte écrit sera beaucoup moins long et nécessitera moins de place sur papier. Au gain de temps considérable s'ajoute le gain en papier.

     

     Un exemple :

    en orthographe actuelle (gris) et en OrAl (bleu):

     

    Ce n'est n'est pas tellement "la langue" qui est dure à apprendre, c'est

    Se n'è pa tèlman « la lang » ki è dur a aprandr, s'è

    surtout "l'orthographe". Et ce qu'il faut savoir, c'est que l'orthographe

    surtou ''l'ortograf ''. É se k'il fo savouar, s'è ke l'ortograf

     n'est pas "la langue". Celle-ci est celle que nous parlons, pensons et

    n'è pa la  ''la lang''. Sèl-si è sèl ke nou parlon, panson é

    entendons dès notre plus tendre enfance. L'orthographe, par contre, est

    antandon dè notre plu tandr anfans. L'ortograf, par kontr, è (-t)

    un système artificiel pour rendre visible et conserver "la langue" à l'aide

    un sistèm artifisyèl pour randr vizibl é konsèrvé ''la lang'' a l'èd

    de signes visuels. Ce système a été changé souvent au cours des siècles,

    de sign vizuèl. Se sistèm a été chanjé souvan o kour dé sièkl,

    trop souvent dans le mauvais sens d'une sur-complication aberrante,

    tro souvan dan le movè sans d'une sur-komplikasyon abèrant,

    surtout pour empêcher le peuple de le maitriser. Cela a donné aux

    surtou pour anpèché le peupl de le mètrizé. Sela a doné o

    couches dominantes un certain pouvoir sous forme de tri et de sélection

    kouch dominant un sèrtin pouvouar sou form de tri é de sélèksyon

     et également un sens de (fausse) supériorité par rapport aux autres

    é égalman un sans de (fos) supèryorité par rapor o-z otr

    couches de la population.

    kouch de la populasyon.              

     

    On constate déjà à œil nu que la transcription du texte en OrAl (Ortograf Altèrnativ) est bien plus courte que la version en orthographe traditionnelle, chaque ligne étant plus courte.

     Avec une transcription, écrite de façon poursuivie, on a gagné une ligne : (6 1/3 au lieu de 7 1/3).

     Si on se base sur les 60 signes par ligne (norme), le texte en OrAl sera une ligne plus courte, avec un texte de 6 1/3 lignes seulement.

     Chaque ligne est plus courte de 12,4 signes. 56 lignes par page A4 : 56 x 12,4 = 694 signes de moins par page. Un texte de 10 pages nécessitera 6.940 (!), de 20 pages (20x694) = 13.880 (!!) signes en moins par rapport à l'orthographe actuelle ! Avec un texte de 50 pages, ce sera 34.700 (50x694) !

     Pour un texte de 500 pages A4 on écrit 347.000 (!!!) signes en moins. Cela représente un gain de temps (et de papier) énorme.

     

     V. Les arguments bidon des défenseurs de l'orthographe actuelle

     

    « La beauté de la langue tirée vers le bas »

     'L'argument' des gens qui ne connaissent pas la linguistique ni grand-chose à la langue se réduit souvent à ceci :  "La langue française est une belle langue et une réforme tirerait tout vers le bas", "Ce serait un nivellement par le bas", "La beauté de la langue en prendrait un sacré coup".

     Il s'agit ici d'un amalgame fâcheux ; on ne peut pas le répéter assez: l'orthographe n'est pas la langue et la langue n'est pas l'orthographe.

     La langue est un moyen de communication, d'abord oral et seulement après, écrit.

     L'orthographe ne représente que la reproduction visuelle de la langue. Une modification de ce code de transcription ne change nullement la langue.

     Mais ce que ces gens veulent peut-être dire, c'est ce que Bernard Pivot a appelé « l'esthétique de l'orthographe ». Naturellement, un nouveau code, modifiant l'ancien, aura un aspect différent. En face de tout changement, il y aura toujours des gens nostalgiques qui auront quelques difficultés pour s'habituer à la nouvelle façon d'écrire.

    Il faut comprendre que le nouveau code aura sa propre beauté. Dans un futur peut-être pas trop lointain, ceux qui auront grandi avec l'orthographe réformée trouveront des écritures comme 'eaux', 'conséquence' ou 'homonyme' d'une grande laideur et reconnaitront une vraie beauté, parce que claire et simple, à des orthographies *'o', *'konsékans' ou 'omonim'.

    La perception esthétique subit sans arrêt des changements. Pour les Parisiens de l'époque des peintres impressionnistes ou expressionnistes, les œuvres de ceux-ci étaient abominables. Aujourd'hui, elles sont entièrement acceptées et coûtent des millions. En musique aussi, lors du premier concert à Paris du « Sacre du Printemps » de Stravinsky, un publique aussi bourgeois que borné a, au lieu d'applaudir, fait un scandale en exprimant son incompréhension par des hués et des cris de colère. Par contre, de nos jours, la musique de Stravinsky est absolument appréciée, même par les Parisiens.

     

    L'étymologie

    Un autre 'argument' contre une simplification, c'est « qu'est-ce que vous faites de l'étymologie ? »

    Il peut être très intéressant de connaître l'origine des mots et le développement de leurs significations. Pour les spécialistes en la matière, et pour tous les autres qui s'y intéressent, il y a d'excellents dictionnaires et études.

     Quand on constate qu'un certain nombre de ces écritures 'étymologisées' se basent sur une fausse étymologie, quand on voit que le souci de l'étymologie amène à des orthographies bizarres et sur-compliquées, on doit accepter que l'orthographe n'a pas pour vocation à être un cours d'étymologie.

     Il en va de même de 'l'argument' qu'une réforme en profondeur abolirait l'histoire de l'orthographe.

    Comme l'étymologie, l'histoire de l'orthographe peut avoir des aspects fascinants pour quelques gens. Mais ce n'est pas à l'orthographe de renseigner sur sa propre histoire et à ainsi embêter tout le monde. Là aussi, il y a de très bonnes œuvres qui en renseignent bien mieux tous ceux qui en veulent apprendre plus.

     D'ailleurs, face à l'immense angoisse que ressentent la majorité des élèves et une grande partie des adultes français face à l'orthographe, le ressenti esthétique ou le souci de l'histoire d'une petite classe de littéraires ou de snobs de la classe dirigeante ne pèsent pas bien lourds comme 'arguments'.

     

     Il faut, donc, développer le courage de toucher à l'orthographe :

     ---> pour aider et soulager tous ceux qui en souffrent pendant l'apprentissage (angoisse, humiliations, perte de confiance en soi, tri social, échec scolaire), mais aussi plus tard dans la vie (honte, peur, tri social) qui sont, dans le pire des cas, plus ou moins exclus du monde de la citoyenneté, de la politique, des science, de l'art et de la littérature,

     ---> pour, en la simplifiant, lui rendre une nouvelle beauté et

     ---> pour la remettre de nouveau en phase avec la vrai langue, l'oral.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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